VIOLENCE

Un instant. Petit. Instant. Le calme. Plat.
Durant cette longue seconde, résonne finalement ses pas.
Ce son. Petit. Son. Il vient, toujours de ses yeux il me ment.
Mon esprit endormi s’éveille et se prépare pour le sang.
Sa voix maintenant. Petite. Voix. Cette voix deviendra crescendo.
Je le vois. Ce corps, il avance lentement sur moi. Je prends les ciseaux.
Des yeux de haine. Grand. Yeux. Il est si près de moi.
Un soupçon de mépris, une poignée d’horreur. Oui, je le vois.
Une raclure. Grande. Raclure. Si seulement il restait loin.
Son regard noir me transperce. Il me faut couper le lien.
Il a une planche. Grande. Planche. Il se rapproche, amusé.
C’est maintenant que ça commence. Il me faut me préparer.
Un ralenti. Pesant. Ralenti. Je remue les ciseaux.
D’un geste enfantin, il me désarme. Je suis face au bourreau.
Une seconde encore. Pesante. Seconde. Il m’observe. Perversité.
J’attends, le coup sera pour moi. Son corps, là, son corps. Bestialité.
Cette attente. Pesante. Attente. Il ne me reste que la peur.
Vivace à présent, il s’élance. Tout en moi se fige, même mon cœur.
Douleur au ventre. Douleur à l’âme. Du coup tombent les chrysanthèmes.
Douleur au sang. Douleur aux entrailles. Et pourtant. Et pourquoi. Je l’aime.